Le Syndicat de l'Instrumentation de Mesure, du Test, de l'Energie et des Communications dans le domaine de l'électronique : quand l'électronique ne va pas, le test et la mesure ne vont pas non plus !

Le SIMTEC a présenté le 6 avril dernier les chiffres de l'année 2003 ainsi que la perspective 2004 du marché de l'instrumentation. L'ensemble des rubriques est en baisse de -13,17 % ; en 2003, les fabricants de matériel de test et mesure n'ont donc pas pu enrayer la chute vertigineuse entamée après l'éclatement de la bulle des télécommunications et amplifiée par la délocalisation des sites de fabrication notamment de téléphones mobiles, gros consommateurs de matériel de test et mesure dans le domaine de la radiofréquence (voir statistique) et suite aux diminutions des budgets de recherche de FT-R&D et de la DGA.

Ne pouvant rester sans réagir devant cette baisse de l'indice - qui valait 1000 fin 90, approchait 1500 fin 2001 et s'effondrait finalement à 666,54 au dernier trimestre 2003 - le SIMTEC, en coopération avec la filière électronique, s'est adressé au gouvernement le 15 mars 2004 pour alerter le Ministère sur l'importance stratégique (indépendance politique et croissance économique) que représente l'électronique en France. Suite à cette intervention, le Ministère a confirmé que la filière électronique est une priorité gouvernementale, que le budget DiGITIP doit être revu pour 2005 et qu'un Groupe de Travail " Filière électronique " sera créé selon les propositions du Livre Blanc (présenté en 2003).

L'indice SIMTEC, baromètre du marché français de l'instrumentation, est à son plus bas niveau depuis sa création en 1990.

Etude de marché 2003 (chiffres en millions d'euros)

Le marché français global de l'instrumentation, qui était à son plus haut en 2000 avec 448 millions € (2,9 milliards FF), est retombé à 167,4 millions d'euros en 2003.



L'instrumentation générale, qui comprend notamment les oscilloscopes, les multimètres et les générateurs de fonction, a moins souffert du déclin des télécommunications.



Le test en production subit de plein fouet les délocalisations des unités de production.



Instrumentation pour télécommunications filaires (générateurs/analyseursanalogiques et numériques, testeurs de protocole,...).



Instrumentation pour télécommunications optiques (OTDR, analyseurs de spectre optique, wattmètres optiques, sources de puissance optique...).




Instrumentation pour la vidéo (générateurs/analyseurs de signaux vidéo analogiques et numériques, MPEG, générateur DVB, DVB-T).



Instrumentation (générateurs, analyseurs de spectre, bancs radiocommunication, analyseurs de réseau, milliwattmètres....) pour la radiofréquence sous les effets « éclatement de la bulle » et délocalisation .



Instrumentation hyperfréquence (générateurs, analyseurs de spectre, analyseurs de réseau, milliwattmètres...).

Perspectives 2004

Les investissements industriels toujours moroses semblent attendre un signal de départ et la délocalisation de la production ne laisse guerre de perspectives d'une reprise durable. Le seul espoir d'un redémarrage pourrait venir d'une activité soutenue en R&D.

NDLR : Une autre perspective de croissance pour les fabricants s'entrevoit grâce à la baisse des stocks des « brokers » (sociétés de vente de matériel de seconde main). Ces sociétés ont en effet récupéré d'importantes quantités d'appareils de mesure lors des désinvestissements massifs des industriels des télécommunications radio et optiques notamment en 2001 et 2002. Il faut souligner que ces produits revendus ne rentrent pas dans les statistiques de vente ci-dessus, les chiffres des brokers ne contribuant pas à l'indice SIMTEC. On constate d'ailleurs une nette prise de conscience de l'ensemble des acteurs pour mieux maîtriser le marché des appareils d'occasion et de surplus. En effet, les fabricants ne peuvent plus se permettre d'ignorer ce type de transactions qui vient de rentrer dans les habitudes des acheteurs français ; aux US notamment, la vente de matériel « refurbished » (reconditionné) est couramment pratiquée depuis longtemps.